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breakfast over my words

5 février 2010

Oops ! (I did it again...)

repetto
Voilà voilà voilà...
Le facteur a sonné, grimpé les 3 étages d'un pas leste, remis en mains propres (et tremblantes d'impatience) le paquet ami.
Porte refermée, prestement. Assise sur le canapé crème, j'arrache l'adhésif, déflore le carton et extrais en douceur, déjà !, la boîte précieuse et charbonneuse. Sa surface est lisse, incroyablement soyeuse. Le court ruban rose n'attend plus que mes doigts qui viendrons bientôt, délicatement, fébrilement, le soulever dans un soupir quasi extatique. Le papier de soie frissonne à son tour, effleuré, puis saisi, puis écarté pour atteindre enfin l'objet du désir.
Elles sont bien là, mes toutes belles, mes toutes hautes, mes REPETTOOOOOOOOOOOOOO !!!

Oups, sorry, I'm back; J'ai peu quelques neurones au passage.. l'effet de l'odeur douçâtre et excitante du cuuuiiiiiiiiiiiiiiiiir de mes nouvelles bottiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiines !!

ON SE REPREND !

Je remonte en selle, plus moyen de se laisser aller de la sorte. Ce ne sont que des chaussures, non ? Les voilà donc - j'ai fait preuve d'une épatante dextérité, tiens ! - à mes pieds chaussées. Parfaites, tout simplement parfaites. La courbe du pied, la hauteur vertigineuse, la matière souple et brillante. Promis, dès que j'ai perdu les derniers kilos de ma vénérée grossesse, dès que je sais à nouveau courir dans les couloirs du métro en talons, dès que...
Il me les faut étrenner, vite !
Alors voilà (bis Repetita), j'ai péché. Ajustées à ma belle plante, le vacille dans mes escaliers cirés. Une lettre à poster fera bien la farce. D'un pas mal assuré, mais décidé, n'en doutez point, me voilà sur le pavé.
Premier pas : ouais, bon, jamais eu de talons aussi hauts tout de même.
Pas 24 : c'est à dire, devant la boîte aux lettres, courage ! fuyons ! La cambrure de mes pieds n'est pas, à proprement parler, leur position la plus naturelle. Que diantre, je dois m'accrocher et regagner mes pénates au plus tôt / de l'orteil écrabouillé il faut soulager, et vite !

Je remonte, vaillamment, fière et déjà fatiguée de ma brève ballade haute perchée.
Alors que je m'écroule sur le sus-présenté canapé crème, mes affreux chaussons rayés ne m'ont jamais paru si confortables !

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4 janvier 2009

L'identité est-elle une intériorité ou un procès?

dessin019

Dessin d'Henri Michaux


De prime abord, la question m'apparaît si vertigineuse que je n'ose m'atteler à la tache d'y répondre. Agissant dans un soucis délibérément pragmatique, je pose devant moi ma carte d'identité, objet à valeur purement administrative et, soit dit en passant, surtout indispensable pour voyager. J'y lis mes noms et prénoms, date et lieux de naissance, la nature de mon sexe. J'y visualise mon aspect physique et ma signature. Affublée d'un numéro, me voilà donc fichée par le système étatique, mon identité civile résumée tenant sur un mince morceau de papier plastifié. Document qui va servir à me reconnaître, à m'identifier, à m'authentifier. Il y a, dans cette approche administrative de la notion d'identité, quelque chose d'aussi frustrant que terrifiant. Elle synthétise en simplifiant qui je suis, elle réduit à quelques traits caractéristiques communs ce qui me distingue de mes semblables. Précieux sésame pour certains, banal outil quotidien pour d'autres, elle signifie ma singularité au sein d'un monde réglementé, d'un système normatif.
Deux composantes m'intéressent plus particulièrement: le sexe et la nationalité. Je suis née femme française, et cela constitue, au plus profond de ma mémoire, une intériorité infalsifiable, car innée, prédéterminée. Ni l'un ni l'autre de ces caractères ne sont le fruit de ma volonté, ou de mon libre arbitre. Ils sont un point de départ sur un chemin existentiel, qui lui m'apparaît plus complexe, discontinu. Ainsi que le souligne Judith Butler, "qu'est ce qui nous fait croire que les identités sont identiques à elles-mêmes, qu'elles le restent dans le temps, dans leur unité et leur cohérence interne?"

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4 janvier 2009

Le ventre de l'Atlantique, F. DIOME

                                                                            "Blacks, Blancs, Beurs, si ça allait de    
soi dans la société française, on n'aurait pas
besoin d'en faire un slogan. Ce n'est qu'une
poudre de rêve qu'on nous jette aux yeux
pour nous cacher de dures réalités."



Voilà ce que lance Salie à son frère, au cours d'une énième conversation au sujet de l'immigration. Elle, elle a "réussi"; à passer les frontières, à franchir les barrières administratives. Un bras de mer la sépare du reste de sa famille. Et c'est un fossé qui creuse l'espace terrestre, qui maintient la douloureuse distance entre deux pays que borde pourtant le même océan.
Fatou Diome, dans Le Ventre de l'Atlantique, raconte deux êtres, nés sur la même terre d'Afrique et leurs parcours contrastés. Au delà des histoires bigarrées des expériences humaines, de ces hommes et de ces femmes partis tenter leur chance en France, éprouver l'Europe et ses règles de vie, affleure une peinture corrosive des lois et des moeurs qui régissent notre monde moderne. Et l'auteur de soulever l'épineux problème de l'intégration.

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4 janvier 2009

Histoire de la femme cannibale, Maryse Condé

Histoire d'une femme, noire, antillaise, peintre, d'une amoureuse déçue. Histoire qui se dessine dans une Afrique du sud post-apartheid, mais aussi en France, à la Guadeloupe, à New York, même au Japon. Histoire aussi douloureuse qu'elle est dense et complexe. Complexe pour nous, lecteurs occidentaux du XXIème siècle. L'ouvrage de Maryse Condé aborde une multitude de thèmes inhérents aux relations entre noirs et blancs, noirs et métis, noirs de différentes régions du monde. Il traite avant tout des rapports humains au sein d'un monde en mouvement, en tensions. Au coeur de l'écriture, Rosélie, sorte d'anti-héroïne entre deux âges, dont le "je" autobiographique et le "elle" narratif retracent le parcours chaotique. Les nombreux flash-back, la polyphonie des genres énonciatifs (chansons, poèmes, proverbes, e-mails...), et des langues (français, anglais, créole.) entraînent dans le tourbillon de l'existence d'une femme brisée, désabusée, que rien ne semble plus raccrocher à la vie. L'extrême densité de cet intertexte a de quoi donner le vertige.

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4 janvier 2009

La plantation, Calixthe Beyala

9782226158352   

" (...) ils chantonnaient: "Pour aimer une femme blanche, il faut être un Black
de France. En plus, il faut se raser le crâne, porter d'incroyables imperméables
beiges, dealer du haschich, se geler dans le métro." Puis ils éclataient de rire."



Calixthe Beyala publie La Plantation en 2005. C'est récent ; c'est aujourd'hui.
A l'heure actuelle, la colonisation apparaît comme un très vague souvenir, désuet dans l'esprit de nombre d'européens. Et pourtant, La Plantation nous évoque un décor anachronique, la persistance d'une politique colonialiste, fresque parsemée de détails provenant du monde moderne. Cette peinture décalée des microcosmes coexistants en terre zimbabwéenne est plus qu'éloquente. Elle dénonce non seulement les clivages raciaux qui furent l'apanage de la colonisation, mais nous tend aussi un miroir, afin de faire affleurer en nous l'hypocrisie, et les mirages d'une tolérante égalité. Les quelques lignes placées en exergue éclatent insidieusement au coeur du roman. Elles nous exhortent à la réflexion, à la remise en question.

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4 janvier 2009

Paradis artificiels et création littéraire

Mémoire de Master 2 (introduction)

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W.S Burroughs   UNTITLED STENCILS, 1988


Bouleverser son état de conscience est l'un des désirs – besoins ? – fondamentaux de l'homme. Il s'agit une envie commune : vouloir parfois modifier, à un degré ou à un autre, son processus mental, sa façon de percevoir la réalité, la réalité quotidienne. Pourquoi l'homme ressent-il cette tendance à changer sa conscience, ou, selon le philosophe anglais Aldous Huxley, à transcender sa « self-conscious selfhood » ? Le Dr. Andrew Weil, chercheur américain, répond ainsi : « It is my belief that the desire to alter consciousness periodically is an innate, normal drive analogous to hunger or the sexual drive » (dans son étude, le mot « conscience » est employé dans le sens psychologique de « champs de conscience », soit la connaissance qu'a l'homme de sa propre activité psychique). Dans son ouvrage, The Natural Mind, il étaie sa thèse en soutenant que ce désir n'est pas un phénomène social ou culturel, mais une caractéristique biologique de l'espèce.

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Enfin, nous tenterons de comprendre l'itinéraire de ces individus complexes, aux moeurs controversés, dont les scandales et mouvements qu'ils provoquèrent en leur temps initièrent un renouveau culturel, des écrivains qui, aujourd'hui, occupent une place de premier plan au coeur de la littérature américaine.

3 janvier 2009

Le luxe descend dans la rue ?

welovenew (newsletter de l'agence DCS) 

manifesto

Loin des salons raffinés et autres vitrines ornementées, Yves Saint Laurent s'offre l'asphalte parisien pour faire parler de lui : grafs énigmatiques à même les trottoirs, et distribution d'YSL Manifesto, tracts illustrant la campagne de publicité actuelle. Une opération de street marketing qui prévoit 220 000 exemplaires co-distribués avec le gratuit Métro, ainsi que 60000 manifestes diffusés à travers toute la capitale.
Une action de communication jouée en préambule de la fashion week, et qui l'accompagnera pendant la première semaine d'octobre. (sept.07)


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